Hyperempathique ?

Le 31 décembre, dans l'après-midi.

Je vais faire quelques courses au Monoprix. Les employés du magasin sont tous en tenue de réveillon. Lorsque j'attends, à la caisse, je vois passer l'une d'elle en robe noire décolletée dans le dos. Cela ne lui va pas du tout. Elle a un dos beaucoup trop large et une démarche très masculine. Je me sens désolée pour elle. Je n'analyse rien, je ne me l'explique pas, je ne rationalise pas. Je me sens juste désolée. Cela m'atteint personnellement pendant quelques secondes, peut-être une ou deux minutes. Je ressens cela physiquement. D'un coup, je me dis « Elle c'est elle et moi c'est moi ! ». Et puis c'est tout. Et puis ça passe.

Ce n'est pas la première fois que je suis désolée pour quelqu'un, comme si c'était à moi que cela arrivait. Mais c'est la première fois que j'arrive aussi facilement à me détacher de mes ressentis. Le livre que j'ai feuilleté sur les hyperempathiques (*) (et les recherches Internet que j'ai faites par le suite) y sont pour quelque chose. Un guide de survie. Le titre est bien choisi.

(*) Guide de survie des hypersensibles empathiques, Judith Orloff

23 décembre, il me manque encore des cadeaux. Je vais à la FNAC. En regardant des couvertures de livres, je tombe sur ce titre  :

« Le guide de survie des hypersensibles empathiques » (*)

Justement, la veille, ma mère m'a dit :

- Tu es trop sensible !

Je n'ai pas aimé. Je n'aime pas que les autres me définissent. Plus elle insistait, plus je devenais sensible à ses paroles. J'ai fini en pleurs. Comme une petite fille. Pourtant, cela faisait longtemps que je n'avais pas pleuré devant quelqu'un. 

Alors, forcément, le titre du livre m'interpelle. La référence à l'empathie aussi. Et un guide de survie, c'est bien, c'est utile, c'est pratique.

 Sans même vraiment réfléchir, comme une évidence, j'ouvre le livre. Et comme par un fait exprès, je tombe sur le chapitre 4 « Hyperempathie, amour et sexualité ».  Je lis tout le chapitre. Je prends même des photos du texte. Ma vie amoureuse vient de défiler devant moi.

 De retour à la maison, je fais des recherches sur Internet et je fais le test sur le site de Marie Claire. 20/20. Je me rends que c'est toute ma vie qui est concernée, pas seulement ma vie amoureuse.

 Ce soir là, je me couche dans un état très particulier. Soulagée. Comprenant les raisons de mes actes et de mes pensées. C'était donc ça !

(*) Le guide de survie des hypersensibles empathiques de Judith Orloff